Tangled up in blue...[terminé]

Il était midi passé de plusieurs dizaine de minutes lorsque le vieux Thing déambulait en direction du General Store. Le vieillard cassait la croute au saloon lorsqu'une bagarre avait éclaté, forçant le vieillard à sortir.

Thing n'appréciait que peu l'agitation dans son environnement. Aidé de sa canne et toujours une main sur les reins, Thing était dans la Grand Rue entrain de râler après des gamins jouant avec une balle près de son magasin, trop près au goût du petit vieux...

C'est lorsqu'il mit la clé dans la serrure de son magasin qu'il aperçut un homme barbu, avec un sac remplis de peaux de bêtes. Justement, le vieil homme avait besoin de cuir en ce moment. Il fit donc un signe de sa canne, l'agitant dans les airs pour interpeller cet inconnu. Peut-être accepterai-t-il d'en vendre quelques unes...

Au moment ou il allait rentrer, Dylan remarqua un vieux qui lui faisait des signes de sa canne.
« Il me veut quoi le vioque ? »Il l’examina de haut en bas, remarquant sa belle barbe bien taillée, son beau costume et ses chaussures noires de très belle facture. C’était le genre d’homme qui allait au barbier tous les deux jours, qui se faisait un nouveau costume sur mesure tous les six mois et qui mangeait des langues de bison au petit déjeuner. Le genre d’homme qu’il fallait mieux avoir comme ami si on désirait se faire quelques pécules.
Dylan traversa la rue poussiéreuse, espérant que ses préjugés sur ce petit vieux soit justes. Le regard des paysans commençaient à lui peser sérieux. Il avait toujours détesté que ces gens de l’ouest, que ces gens qui se disent « frontiermen » trouvent étrange qu’un type ayant traversé les rocheuses soit sale, mal rasé et armé jusqu’aux dents.
« On est sur le front pionnier, ce n’est pas la civilisation ici. J’ai vu des types dans un pire état que moi, des putes qui s’étaient pas lavé depuis des semaines, des rouges scalper des gosses, des bandits violer des gamines. Faut s’habituer à ce que ce soit la merde ici, que y’ait des types puants comme moi qui vous approvisionnent en bouffe et en cuir. Je suis pas une bizarrerie, je suis un pur produit des Etats-Unis. Je suis un véritable américain. »
Après cette divagation oh combien philosophique, Dylan se retrouva face au commerçant qui le dévisageait lui aussi.Le trappeur le regarda d’un air imposant (il faisait bien un tête de plus que lui) et lui tendit une main rapeuse, pleine de cicatrices et de traces de gelures.

-Je m’appelle Dylan. Vous vouliez me parler ?

La farouche barbu s'approcha du General Store comme l'espérait le vieillard, lui tendit une main abîmée que le vieux ne serra pas. Il se retourna, ouvrant la porte de son magasin et rentra à l'intérieur.

-Je m'appelle Mr.Thing, j'imagine que vous ne me connaissez pas. Vous êtes un étranger n'est ce pas? couina le vieux, puis il jeta un oeil par dessus son épaule.

-Je ne tiens pas à vous connaître plus que ça, vous ne m'intéresserez guère. Tout ce qui m'intéresse ceux sont les quelques peaux de bêtes qui dépassent de votre sac.

Et sans lui demander son avis, Thing s'empara, à l'aide de sa canne, d'une peau de lapin qui menaçait de tomber du sac. Il étala cette dernière sur son comptoir et l'examina précautionneusement. Ses vieux doigts tremblants légèrement sur les poils de la peau et ses yeux experts analysant chaque détails qui lui permettrait de faire baisser le prix.

-Une belle balle... dit il en tapotant les deux trous dans la peau Dommage que ça l'ai traversé de par en par, car je vais vous la reprendre bien moins chère. Disons 1$ pour celle-ci. Vous en avez d'autres?

Puis le regard perçant du vendeur se plongea dans les yeux de Dylan qui sentait que le vioque était aux aguets, attendant le moindre signe de faiblesse de sa part pour le rouler.

La réaction du vieux fut des plus déroutantes.Loin de se laisser impressioner,il usait de l'éloquence que Dylan n'avait pas comme arme de défense.Et quelle défense!Les remarques avaient laissées le trappeur sans réponse.

-Je m'appelle Mr.Thing, j'imagine que vous ne me connaissez pas. Vous êtes un étranger n'est ce pas? couina le vieux, puis il jeta un oeil par dessus son épaule.


-Etranger,en effet,je viens de...

-Je ne tiens pas à vous connaître plus que ça, vous ne m'intéresserez guère. Tout ce qui m'intéresse ceux sont les quelques peaux de bêtes qui dépassent de votre sac.

Avait répondu le vieux rat.Si il avait été dans la nature avec un type comme lui,il l'aurait surement égorgé sans remords.Mais ici,il valait mieux ne pas se faire remarquer pour le moment.

-Bah en fait je...

Ignorant toujours Dylan,le commerçant attrapa une peau de lapin qui commençait à tomber du sac pour ensuite la poser sur son bureau.Il l'éxamina de derriere ses lunettes qui lui faisaient des grands yeux,qui combinés avec sa machoire étrange lui donait un air de rat.

-Une belle balle... dit il en tapotant les deux trous dans la peau Dommage que ça l'ai traversé de par en par, car je vais vous la reprendre bien moins chère. Disons 1$ pour celle-ci. Vous en avez d'autres?

Enfin une question.Enfin le vendeur laissait la parole à Dylan,qui se dit avec amusement que le seul sujet de conversation de ce triste personnage devait être l'argent.Apres avoir un peu réfléchit,le trappeur quelque peu déstabillisé prit la parole.

-Je n'ai pas d'autres peaux sur moi mais je sens qu'on va s'entendre.Cette peau,je vous en fait cadeau,vous aurez comme ça économisé votre précieux dollar qui vous permettra d'investir dans de plus grands projets pour ensuite devenir le premier millionnaire de la terre...et tout ça grace à moi.Je ne demande rien en échange de cet immense service sauf peut être un partennariat.Je tue,vous achetez.Qu'en dîtes-vous?

Le vieillard se mit à réfléchir à la proposition de Dylan. Un partenariat, c'est vrai que cela pouvait être intéressant surtout en ce moment. Mais il ne valait mieux pas que l'étranger le sache...

-Je n'achète que ce dont j'ai besoin. Et je ne prend que de la qualité... Mr... Dylan...

Puis le vieillard marqua une pause pour se masser les reins, il s'approcha alors de la porte qu'il ouvrit en grand et fit une pseudo courbette pour signaler à Dylan qu'il pouvait sortir. Après tout, le mountain man semblait être sans le sou et s'il n'avait pas de quoi acheter ni de quoi vendre cela ne servait à rien qu'il reste dans le magasin du vieux Thing.

-Je vous libère mon cher. couina la voix du vieux avec un ton très désagréable.

Peut être que Dylan aurait du être plus docile et moins sarcastique.Lui qui pensait avoir le dessus sur ce petit vieux plein d'arthrose s'était bien trompé.Ce n'était pas le moment de gacher l'opportunité de se faire un allié,ainsi lorsque le grand-père lui demanda de sortir Dylan ne le fit pas tout de suite.

-Attendez...

Il ouvrit son sac et sortit ses deux fusils qu'il posa sur la table avec les boîtes de munition.Il dégaina son colt avec délicatesse et le reposa lui aussi,puis il mit à plat son couteau bowie.Il regarda le vieux droit dans les yeux en fronçant les sourcils,ce qui fit apparaitre de larges rides sur son front fatigué.

-J'ai ici de quoi tuer n'importe quelle bestiole.Mème un grizzli s'affalerait raide mort après une décharge de mon "shotgun".Quant à ma winchester,elle me permet d'ateindre des cibles à plus de 150 mètres.Et je sais m'en servir.Et si par malheur la bête arrive au corps à corps...

Il ne finit pas sa phrase mais laissa deviner la suite en prenant dans sa main son couteau imposant.La lame devait bien faire 20 centimètres de long et sa largeur lui conférait un puissance meurtrière.Après avoir laissé un silence de quelques secondes,le trappeur reprit:

-Alors voici ma question:de quoi avez vous besoin?Une peau de daim?Une fourrure de grizzly?une protéction contre quelques...

Il s'interrompit à nouveau et le silence revint.La froideur avec laquelle il parlait était quelque peu déroutante et son regard n'avait toujours pas décollé de celui de Mr.Thing.

-...créatures?

Il accompagna ce mot d'un grand sourire qui dévoilait ses dents jaunies et usées qui n'avaient pas connues de brosse à dent depuis des lustres.

Dylan exposa tout son attirail près de Thing, il était visiblement décidé à étonner le vieux vendeur. Mais celui-ci en avait vu plus d'un, courageux comme pas deux, capable d'affronter dix bisons de front... Mais ce qui en revenait il n'en avait vu aucun!

-J'ai ici de quoi tuer n'importe quelle bestiole.Mème un grizzli s'affalerait raide mort après une décharge de mon "shotgun".Quant à ma winchester,elle me permet d'atteindre des cibles à plus de 150 mètres.Et je sais m'en servir.Et si par malheur la bête arrive au corps à corps... Alors voici ma question:de quoi avez vous besoin?Une peau de daim?Une fourrure de grizzly?une protection contre quelques...
...créatures?


Le vieillard éclata d'un rire jaune et impérieux.

-Vos fait de guerre ne m'intéresse guère monsieur Dylan. Moi ce que je veux c'est des faits ramenez moi des peaux de bêtes, dans le meilleur état possible. Quand à... il marqua une pause avant de dire
...vos protections contre les créatures, je serait bien curieux de voir ça mon ami. Le vieux Thing avait dit ça avec tellement d'antipathie qu'elle paraissait visible.
-Si vous parlez de ça dit la voix chevrotante du vieux en désignant la vingtaine de pièges à mâchoires accroché au mur Vous pouvez constater que j'ai ce qu'il faut, si vous parlez des alpha ou des beta... Vous êtes tout simplement un menteur. Maintenant sortez et ramenez moi des peaux!

Le vieux avait fini sa phrase en pointant la sortie du doigt. Décidément, le vieux Thing méritait bien sa réputation de désagréable...

Dylan n'en revenait pas...d'habitude il en imposait aux gens mais le vieux se moquait de lui ouvertement.Il n'était pas con,ce Mr.Thing,il était dans sa ville et l'étranger ne pouvait rien tenter contre lui,qui n'était pas armé.L'étranger n'était pas con non plus,il avait l'habitude de fermer sa gueule quand il le fallait.
Mème le fait qu'il ait mentionné les créatures avait laissé de marbre le vendeur,qui semblait en connaître plus que Dylan sur le sujet.En effet,il lui avait parlé de créatures "Alpha" et "Beta",mots qui pour le trappeur étaient d'origine indienne(oui il était illétré) tellement ils sonnaient mal(et raciste qui plus est).Il repensa au ridicule de la culture rouge (car pour lui il n'y en avait qu'une),de leurs coutumes complètement sans queue ni tête,de leur système de combat arrièré (toucher l'ennemi d'un bâton sans le tuer,vous appelez ça un victoire vous?) et surtout de leur égoïsme,ils refusaient de partager un territoire aussi riche et immense avec quelques millions de personnes.
Le vieux tira Dylan de sa courte rêverie pour lui dire d'un ton désagréable:

-...sortez et ramenez moi des peaux!

Il aurait voulu l'insulter mais il en avait déja fait assez.Sa relation s'était suffisament dégradée et il ne vallait mieux ne pas l'empirer,il irait donc chasser ces bestioles,mais demain,il voulait d'abord dépenser ses 30$ restant en bouffe et en putes.

-A vos ordres Mr.Thing.

Et il sortit du magasin,troquant l'air frais de la pièce pour le vent de dehors et la poussière qu'il soulevait.

[hrp:TERMINE.Je vais rester en ville pour l'event de nuit.]

Thing regarda Dylan sortir de son magasin et aller dans la Grand Rue. Le vieillard referma la porte vitrée en la clochette au dessus de celle-ci tinta faiblement.

Une main sur les reins et appuyé sur sa canne, le vieux déambula jusqu'à son comptoir avant de s'asseoir sur la chaise et de vaquer à son occupation favorite, la réparation de montres.

Spoiler: